Avez-vous déjà remarqué qu’il existe des algues de différentes couleurs ? En chaussant des palmes, un masque et un tuba ou alors en étant tout simplement sur les rochers à marée basse, on peut observer une belle nuance de couleurs. Aujourd’hui, nous étudions pourquoi les algues ont différentes couleurs et quelle en est la cause …
Quelles couleurs ?
Une palette de verts fluorescents, de rouges vermillon et une panoplie d’ocres. C’est une caractéristique qui permet de classer les algues en trois grands groupes : les chlorophytes (vertes), les rhodophytes (rouges) et les ochrophytes (brunes).
On doit ce classement à un botaniste du nom de William Henry Harvey, pionnier de la phycologie (étude des algues) qui fut le premier à le faire. En observant attentivement les spores des algues sous son microscope du XVIIIe siècle, il remarqua qu’elles étaient invariablement vertes, roses ou marron. Sa méthode de classification, un reflet tout en couleurs de la phylogénie évolutive, s’applique toujours aujourd’hui.
Mais à quoi est due cette différenciation ?
Principalement à des pigments spécifiques à chaque lignée, localisés dans les plastides (lieu de la photosynthèse dans les cellules algales).
- Les algues vertes, comme les plantes, doivent leur couleur caractéristique à la présence de la chlorophylle. Leur nom scientifique, le phylum Chlorophyta, met celle-ci à l’honneur.
- Les algues rouges, quant à elles, ont en plus de la chlorophylle, des pigments accessoires caractéristiques : les phycobiliprotéines. Il s’agit notamment de la phycoérythrine (rouge) et de la phycocyanine (bleu). De ces combinaisons de pigments, résulte un vaste spectre de coloris, du bleu électrique au rouge écarlate.
- Enfin, les algues brunes doivent leur couleur à la présence d’autres types de pigments, les caroténoïdes. Parmi ceux-ci, la fucoxanthine prédomine. D’autres molécules, les phlorotannins, similaires aux tanins qui influent sur le goût du vin, peuvent également contribuer à cette couleur.
Cas particulier : les couleurs physiques
Certaines algues ont ce que l’on appelle des couleurs structurelles dues à l’interaction de la lumière avec des structures à l’échelle nanométrique. En combinaison avec les pigments sous-jacents, ces structures peuvent produire des effets optiques très divers, du blanc éclatant aux couleurs métalliques et iridescentes. Dans les algues, cela peut être dû à des structures extracellulaires (à l’extérieur) ou bien intracellulaires (à l’intérieur même des cellules). Dans les algues rouges, il s’agit surtout de structures extracellulaires composées de protéines et polysaccharides (longues chaines de sucres, un peu comme l’amidon). Dans les algues brunes ou encore certaines algues rouges, cette coloration vient de la présence de globules appelés ‘corps iridescents’. La signification biologique est encore mal comprise, mais il pourrait s’agir de mécanisme de photo-protection ou de signaux d’alerte contre la prédation.
Outre les aspects esthétiques, ces différents pigments sont aussi reconnus pour leurs qualités biologiques. En effet, ils ont des capacités antioxydantes, anti-inflammatoires, immunostimulatrices et encore bien d’autres.
C’est pour cela que nos chercheurs se penchent sur ces algues pour les utiliser dans nos cosmétiques. Ainsi, vous retrouvez dans vos produits cosmétiques l’Alga-Gorria® notre ingrédient antioxydant issu de l’algue rouge Gelidium sesquipedale.
S’il vous arrive de voir ce genre d’algues sur les plages, n’hésitez pas à les partager avec nous sur notre tableau Pinterest « SeaWeed »