On ne cesse d’entendre parler des perturbateurs endocriniens dans les actualités. Ceux-ci se retrouveraient dans nos produits d’entretien, les emballages, le mobilier, les pesticides, les cosmétiques… bref, partout. Il est normal qu’on se demande les conséquences de cette omniprésence et comment agir à notre niveau. Nous aimons les consommateurs vigilants, voici quelques informations qui pourront vous être utiles.
Perturbateurs endocriniens : décryptage
Le système endocrinien est connu plus généralement sous le nom de système hormonal. Les perturbateurs endocriniens (PE) sont selon leur définition par l’OMS :
« [Des] substance[s] ou un mélange de substances, qui altèrent les fonctions du système endocrinien et de ce fait induisent des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)-populations ».
Elles agissent en mimant l’action des hormones, en modifiant leur production normale ou bien en affectant la reconnaissance par les cellules. Certains produits cosmétiques et leurs emballages contiennent des substances qui sont des PE supposés/soupçonnés. Les PE peuvent être d’origine naturelle, hormones animales ou bien phytohormones (hormones des plantes), comme d’origine synthétique. On peut être exposé aux PE dans notre alimentation, dans l’eau, par l’inhalation de gaz et de particules présents dans l’air, ainsi que par contact cutané. Certaines de ces molécules peuvent avoir des effets à des quantités infimes dans la circulation générale…
Quelles sont les conséquences ?
La santé est dépendante du bon fonctionnement du système endocrinien qui gère la sécrétion d’hormones essentielles au métabolisme, à la croissance, au développement, au sommeil et à l’humeur, pour ne citer qu’eux. Quelques exemples d’effets néfastes liés à ces substances sont la survenue des malformations du système reproductif, le cancer (sein, prostate, thyroïde), des troubles du développement du système nerveux et déficit de l’attention/hyperactivité chez l’enfant. De même, les PE sont impliqués dans la baisse de la production des spermatozoïdes observée dans le monde depuis quelques décennies et une réduction de la fertilité conséquente.
Les effets des PE ne sont pas limités au corps humain. En effet, ces substances pourraient également avoir un impact sur l’environnement en affectant les animaux de la même manière que nous. Ils y arrivent par le biais des effluents industriels et urbains, le ruissellement des terres agricoles, ainsi que l’incinération et le rejet des déchets.
Et dans les cosmétiques ?
Les cosmétiques appliqués quotidiennement par des millions de personnes peuvent comporter des substances potentiellement perturbatrices. Toutefois, certaines molécules sont plus mises en cause que d’autres. Nous avons sélectionné quelques classes communes dont il faut se méfier :
Le Bisphénol A
Le bisphénol A (BPA) se retrouve dans les packagings en plastique polycarbonate. Ces plastiques se distinguent par leur caractère rigide et transparent et sont classés dans la catégorie « 7: autres ». Ses propriétés œstrogènes (qui mimique l’action des hormones féminines) sont connues depuis longtemps et la molécule a même fait l’objet de recherche médicale dans les années 30. Toutefois, elle a finalement été adoptée par l’industrie plastique pour inclusion dans des résines époxy.
La problématique de BPA en tant que PE s’est répandue dans les années 90 lorsque sa présence dans les bouteilles d’eau, cages pour animaux et consommables de laboratoires a provoqué des résultats inattendus dans de nombreuses expériences scientifiques. Depuis, les plastiques contentant le BPA ont été interdit dans les biberons dans plusieurs pays.
Dans les cosmétiques, on privilège les conteneurs en PET (polyuréthane), en PEHD (Polyuréthane Haute Densité) ou en PP (Polypropylène) qui ne contiennent pas de BPA.
Concernant d’autres éventuels contaminants qui viendraient des contenants, l’industrie est en train de mettre en place un système de détection et de vigilance. Plus particulièrement, les cosmétiques certifiés Bio doivent également faire vérifier leur packaging : cela évite l’utilisation de matières potentiellement dangereuses.
Les phtalates
Les phtalates sont des modificateurs de textures et de parfums dans les cosmétiques. Ils sont liés à des endométrioses et à la puberté précoce chez les filles, à une réduction de la fertilité chez les hommes. En Europe, les molécules mises en cause sont désormais interdites, toutefois quelques-unes y sont toujours autorisées.
Les parabènes
Les parabènes sont des préservateurs utilisés dans des produits cosmétiques. Ils ont été montrés du doigt pour des effets potentiellement carcinogènes et des effets oestrogéniques. L’ESSC a déterminé que ces produits ne présentent pas de danger dans les concentrations retrouvées dans les produits cosmétiques. Toutefois, ces molécules synthétiques sont totalement interdites dans les produits Bio. Leur mauvaise réputation les a fait disparaître de bien des produits « classiques ».
Les pesticides
Plusieurs pesticides utilisés dans l’agriculture moderne sont montrés du doigt pour leurs effets perturbateurs. Contrairement à une idée reçue, l’Agriculture Biologique utilise bien des pesticides. Toutefois, la manière de les épandre et la variété de ces derniers sont très restreints par rapport à l’agriculture classique. Ainsi, les risques de contamination sont amoindris. De même, la transformation des produits d’origine naturelle implique souvent un lavage ou une étape qui va limiter l’apport de pesticides de manière considérable dans le produit fini, où il ne resterait, au pire, que des traces…
Filtres UV synthétiques
Quelques-uns des filtres UV synthétiques, dont l’octyl-methoxycinnamate (OMC), le 4-méthylbenzylidène camphor (4MBC) et le benzophenone 3 ont démontré des effets sur le développement, système reproducteur et la thyroïde. La plupart des études analysent ces molécules de manière indépendante, mais la plupart du temps il y en a plusieurs ! De même, ils peuvent être mélangés à d’autres PE tel que les parabens. L’effet «,cocktail,» potentiel de ces composés est donc encore méconnu…
Heureusement, les filtres minéraux que sont le TiO2 et le ZnO n’ont pas d’effet perturbateur. D’ailleurs, nous utilisons seulement ces filtres dans les solaires ALGA MARIS ®.
Quelle réglementation ?
De manière générale, les cosmétiques en Europe sont réglementés de manière à minimiser les risques pour le consommateur. Avant d’être mis sur le marché, un toxicologue indépendant doit vérifier les formules et déterminer les risques posés par chaque ingrédient. Pour la plupart des molécules considérées comme potentiellement dangereuses, le seuil autorisé est 100 fois inférieur à celui qui engendre les effets indésirables. Cependant, il se pourrait que les PE aient un effet à ces concentrations infimes : d’où l’intérêt de votre vigilance.
Beaucoup d’ingrédients controversés peuvent être « cachés » car leur affichage n’est pas forcément obligatoire. Par exemple, derrière le terme « parfum » de nombreux packagings, se cache un risque potentiel si la nature du parfum n’est pas définie. Pour jouer la carte de la transparence, certains grands ont même récemment dévoilé leurs parfums longtemps gardés secrets. En juin 2016, la Commission Européenne a dévoilé ses critères pour l’identification des substances ayant un effet sur le système endocrinien. Après plusieurs étapes de révision scientifique, la liste des substances devrait sortir dans les 2 prochains mois (jusqu’à janvier 2018). Ce sera la première définition légale des PE au niveau mondial.
En choisissant un soin Bio, vous avez une protection supplémentaire :
- les exigences sont beaucoup plus strictes que pour les produits controversés,
- le packaging doit être vérifié pour sa conformité aux standards,
- en limitant la liste d’ingrédients aux plus sûrs, on joue la carte de la sécurité et on protège l’environnement.
Notre shampoing douche NOMAS ® contient, par exemple, seulement 5 ingrédients naturels !
Vous voulez éviter les risques ?
- Lisez la liste INCI des ingrédients. Celle-ci comporte l’ensemble des ingrédients présents dans le produit que vous achetez et doit figurer sur les emballages lors de l’achat.
- Renseignez-vous ! Petit conseil : certains ingrédients ont des noms qui font peur tels que « paraben », il faut regarder leur appellation exacte !
- Choisissez des produits labellisés Bio. Bien que tous les industriels ne veulent pas mettre des produits dangereux sur le marché, les standards en Bio sont encore plus stricts que pour les cosmétiques « classiques ».