Si vous avez la chance d’habiter au bord de l’Océan Atlantique ou d’y être déjà allé en vacances, vous aurez très certainement remarqué que l’océan monte et descend tout au long de la journée.
Véritable « tannée » pour les surfeurs et pêcheurs qui doivent s’adapter, c’est notamment grâce aux marées que l’algue rouge à la base de nos actifs peut être ramassée chaque automne sur les plages de la côte basque ! On vous donne 7 informations sur ce phénomène naturel.
1. C’est la faute de la lune (mais pas que)
Question de base que l’on se pose tous : pourquoi y a-t il des marées ? C’est un phénomène lié à l’attraction gravitationnelle de deux corps célestes bien connus : la lune et le soleil. La lune, en orbite autour de notre planète, exerce une grande force d’attraction sur l’océan, mais le soleil aussi. Nous pouvons les anticiper puisqu’elles sont calculées de manière très précise sur des centaines, voire des milliers d’années !
Lorsque la hauteur d’eau est maximale, on parle de « marée haute » et lorsqu’elle est à son minimum, c’est bien sûr la « marée basse ». La différence entre les deux s’appelle le marnage.
2. L’harmonie des marées
La marée monte, puis descend, puis remonte…. plutôt simple, non ? En réalité, la marée contient quatre composants, appelés composantes harmoniques :
- les ondes semi-diurnes, dont la période est d’environ douze heures
- les ondes diurnes, qui peuvent aller jusqu’à 24 heures
- les ondes de longues périodes : bimensuelle, mensuelle, semestrielle, annuelle
- les ondes supérieures, composées de périodes quart-diurne, tiers-diurne.
Les ondes diurnes et semi-diurnes sont généralement les plus importantes. Elles génèrent la forme générale de la marée et déterminent son type. Toutefois, dans les zones de faibles profondeurs, les ondes supérieures et composées peuvent devenir très importantes.
3. Deux fois par mois, c’est une question de vie et de mort
La lune, dans sa trajectoire autour de la Terre, va exercer une force d’attraction suivant un certain angle par rapport à l’axe Terre-Soleil. Lors des syzygies, la lune se trouve dans cet axe (pleine lune ou alors nouvelle lune). Les effets d’attraction vont alors s’additionner : ce sont les marées dites de «vives eaux». Lorsque la lune est perpendiculaire à cet axe (quarts montants et descendants), on a les marées de plus faible amplitude, dites «eaux mortes».
4. La marée n’est pas la même partout
La marée s’exprime de façon différente en chaque point du globe, en raison de nombreux effets additionnels : inertie du déplacement de l’eau, déformations terrestres, propagation des ondes différentes, induits par des facteurs tels que la force de Coriolis, ou encore la taille et la forme des bassins (ouverts ou fermés, profonds ou non).
5. Le coefficient de marée ? Made in France !
En France, une manière unique permet d’exprimer l’amplitude de la marée : on utilise un indicateur appelé le coefficient de marée. Selon la définition du SHOM (Service Hydrographique et Océanographique de la Marine), c’est le quotient du marnage semi-diurne de la formule harmonique par la valeur moyenne du marnage pour les marées de vive eau d’équinoxe, admise à 6,1m à Brest, port de référence.
Vous n’avez pas compris cette phrase ? Rassurez-vous, nous non plus ! Ce qu’il faut retenir, c’est tout simplement que le coefficient de marée est un indicateur pour connaître l’importance de la marée à un moment précis. C’est un nombre sans dimension, compris généralement entre 20 et 120.
- Coefficient 120 : Marées extraordinaires de vive-eau d’équinoxe
- Coefficient 95 : Marées de vive-eau moyennes
- Coefficient 70 : Marées moyennes
- Coefficient 45 : Marées de morte-eau moyennes
- Coefficient 20 : Marées de morte-eau les plus faibles
Dans d’autres pays, un système différent est utilisé, où l’on calcule des hauteurs d’eau par rapport à une moyenne.
6. Drôles de vagues : les mascarets
Les mascarets sont des vagues atypiques. Il s’agit d’ondes de marée qui remontent le cours des fleuves. Au moment du basculement de la marée, une onde se forme puis remonte le cours d’eau contre le sens du courant. Le mascaret est un phénomène bien connu en Gironde, où il ravit surfeurs, kayakistes et autres planchistes lors des grandes marées. Ce phénomène peut engendrer des vagues impressionnantes : jusqu’à 6 mètres de haut dans la fleuve Qiantang, elles se déplacent à 40 km/h !
7. Et à Biarritz ?
A Biarritz, la marée est de type semi-diurne, avec une période de 12h25. D’un jour à l’autre, on a ainsi un décalage d’environ 50 minutes. Ici, la marée est de type dit « mésothéliale » , c’est-à-dire avec un marnage compris entre 2 et 4 mètres.
Vous pouvez retrouver toutes les informations sur les marées sur les sites de prévisions spécialisés, tel que le SHOM, allosurf ou magicseaweed, que les surfeurs connaissent bien ! De plus, pour visualiser d’un simple coup d’œil l’état de la marée, une horloge des marées peut s’avérer très utile !
En bonus, on vous donne un peu de vocabulaire marée, pour gagner au Scrabble ?
Syzygie : alignement Soleil-Terre-Lune. Ce phénomène arrive lors de la Nouvelle Lune et de la Pleine Lune.
Marnage: différence entre le niveau le plus haut et le plus bas, en un lieu donné.
Estran : zone de balancement des marées.
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